La parole du Seigneur fut adressée à Jonas :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne pour elle. »
Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent des vêtements de deuil. En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés. Jonas trouva la chose très mauvaise et se mit en colère.
Le Seigneur lui dit : « As-tu vraiment raison de te mettre en colère ? »
Jonas sortit de Ninive et s'assit à l'Est de la ville. Là, il fit une hutte de branchages et s'assit dessous, à l'ombre, pour voir ce qui allait arriver dans la ville. Le Seigneur Dieu donna l'ordre à un arbuste, un ricin, de pousser au-dessus de Jonas pour donner de l'ombre à sa tête et le délivrer ainsi de sa mauvaise humeur. Jonas fut très content à cause du ricin. Mais le lendemain, à l'aube, Dieu donna l'ordre à un ver de piquer le ricin, et celui-ci se dessécha. Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent d'est brûlant ; Jonas fut frappé d'insolation. Se sentant défaillir, il demanda la mort et ajouta : « Mieux vaut pour moi mourir que vivre. »
Dieu dit à Jonas : « As-tu vraiment raison de te mettre en colère au sujet de ce ricin ? »
Il répondit : « Oui, j'ai bien raison de me mettre en colère jusqu'à souhaiter la mort. »
Le Seigneur répliqua : « Toi, tu as pitié de ce ricin, qui ne t'a coûté aucun travail et que tu n'as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a disparu. Et moi, comment n'aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où, sans compter une foule d'animaux, il y a plus de cent vingt mille petits enfants qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche ? »